lundi 3 novembre 2014

Bruno Tertrais : "Le contrat des Mistral est une bourde majeure. Il faut retarder la livraison"

Faut-il livrer son premier Nike Tn Mistral à la Russie ? Question à 1,2 milliard d'euros, à laquelle François Hollande doit répondre dans les jours qui viennent.

Maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique, Bruno Tertrais (dernier ouvrage paru : La Guerre, PUF, collection Que Sais-Je ? nouvelle édition 2014) est un opposant de longue date à la vente des Mistral à la Russie. Il revient dans cette interview sur la décision que François Hollande doit prendre sous peu.
Le Point.fr : Dans quelques jours, François Hollande annoncera sa décision concernant le Vladivostok, le premier des deux navires de type Mistral achetés par la Russie. La France doit-elle le livrer ?
Bruno Tertrais : Le président de la République doit prendre une décision extraordinairement difficile, qui soit la moins pire et la moins déraisonnable. Jusqu'à présent, on n'évoque que deux solutions : soit le navire est livré, soit il ne l'est pas. À mes yeux, Tn Pas Cher il existe une troisième solution : une livraison retardée, ce qui veut dire payer des pénalités de retard. Soyons réalistes : de ce que l'on peut constater, sur le terrain, de l'application par Moscou du cessez-le-feu entre les Ukrainiens et les séparatistes, les critères fixés par la France ne sont pas respectés. Retarder, ce n'est pas annuler... Mais puisque le navire doit être livré en novembre, c'est déjà prendre une décision !
Le contrat a été signé en 2011 par le gouvernement Fillon. Était-il judicieux, à l'époque ?
Ce projet était une Nike Shox erreur et nous n'étions pas très nombreux à le dire à l'époque, avant même la signature du contrat. C'était un pari trop risqué, construit sur trois méprises : l'"hybris" de Nicolas Sarkozy qui veut changer la Russie et fait un pari sur Dmitri Medvedev. Je me souviens qu'il avait dit lors d'un discours à Munich le 7 février 2009 : "Je ne crois pas que le premier risque de l'Otan et de l'Union européenne ce soit (...)

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